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jean-michel tesseron
6 juillet 2016

Un seul être vous manque... : Michel Rocard / Nicolas Hulot

"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé"

Eh bien non, avec ce vers de Lamartine, je ne viens pas vous parler de Michel Rocard, mais de Nicolas Hulot. Pour Michel Rocard, après son décès, il est encensé désormais avec une ferveur ô combien touchante par toute la classe politique, notamment par tous les dirigeants du PS qui l'avaient violemment combattu lorsqu'il dirigeait au PS le Courant C rocardien dans la deuxième moitié des années 80; je pense notamment à Jean-Marie Le Guen, notre cher Secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, et à ses interventions lors des débats de la section du PS du 13ème arrondissement Est de Paris; j'ai presque été ému aux larmes en lisant l'article qu'il a écrit sur Michel Rocard lundi dans Libération.

 

nicolas hulot à l'Elysée - CopieNon, c'est de Nicolas Hulot que je viens vous parler.

Il semble avoir longuement médité les conseils que je lui avais prodigués avec générosité sur ce blog le 7 avril 2016. Preuve que ce blog est utile.

En effet, il l'a annoncé le 5 juillet: "après mûre réflexion", il ne sera pas candidat à l'élection présidentielle de 2017.

« Conscient de l'attente et de l'espoir que certains ont placés en moi, je ne pouvais écarter d'un revers de main cette hypothèse. Mais l'honnêteté m'oblige à ne pas nourrir plus longtemps une attente que je ne pourrai satisfaire », écrit dans un communiqué celui qui avait tenté, en vain, d'être le candidat écologiste en 2012. 

« Ce que je ne peux pas, c'est endosser l'habit de l'homme providentiel et présidentiel. Je ne me sens ni suffisamment armé, ni suffisamment aguerri pour cela »,

Pour l'accompagner dans ce moment de trouble, je lui offre maintenant ces vers de Lamartine, qu'il pourra continuer à méditer, en espérant que la nostalgie qui en émane ne le fera pas changer d'avis:

 

L'isolement
Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.
Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
Là le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.
Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon ;
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.
Cependant, s'élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs :
Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.
Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N'éprouve devant eux ni charme ni transports ;
Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante
Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.
De colline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l'immense étendue,
Et je dis : " Nulle part le bonheur ne m'attend. "
Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !
Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,
D'un œil indifférent je le suis dans son cours ;
En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,
Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours.
Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,
Mes yeux verraient partout le vide et les déserts :
Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire;
Je ne demande rien à l'immense univers.
Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère,
Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux,
Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !
Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire ;
Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour,
Et ce bien idéal que toute âme désire,
Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !
Que ne puis-je, porté sur le char de l'Aurore,
Vague objet de mes vœux, m'élancer jusqu'à toi !
Sur la terre d'exil pourquoi resté-je encore ?
Il n'est rien de commun entre la terre et moi.
Quand la feuille des bois tombe dans la prairie,
Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ;
Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !

 

 

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jean-michel tesseron
  • Vie multiple: ingénieur Supelec à EDF puis RTE; musique bretonne; théâtre; poésie; foi chrétienne; philosophie; politique; actualité; points de vue; citations; coups de cœur; transition énergétique; photos de paysages, personnes, lieux aimés, portraits
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